Désespoir et Incompréhension !
Des personnes sont évacuées dans un bus après l'attaque au Bataclan, salle de concert du 11e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. (MAXPPP)
Dans le bus qui évacue les rescapés de l'attaque du Bataclan le 13 novembre 2015, il y a des hommes et des femmes revêtus de couvertures de survie teintées d'or qui donnent un avant-goût de Noël.
Dans le bus qui évacue les rescapés de l'attaque du Bataclan le 13 novembre 2015 , il y a deux hommes assis au premier plan, l'un deux porte une couverture de survie sur ses épaules, l'autre se trouve juste derrière. Leurs yeux pointés sur l'objectif qui les immortalise crient l'incompréhension, la stupeur et la sidération. Point de larmes, point de mots, juste une absence, un désir de ne pas être là, une volonté de s'extirper de ce cauchemar...Tels des noyés, ils attendent le départ, leurs émotions se sont mises en mode "off", en mode "bug" pour ne pas perdre la tête et devenir fou. L' horreur, l'absence et le renoncement crèvent leurs yeux.
Dans le bus qui évacue les rescapés de l'attaque du Bataclan le 13 novembre 2015, il y a une jeune femme qui a déjà versé beaucoup de larmes, Elle est debout sur la droite et on ne voit que ses yeux. Ses yeux qui hurlent leur impuissance et qui disent "je connais le prix de la vie puisque je la donne", ses yeux qui, à la fois effrayés et combatifs crient leur colère et leur chagrin.
Dans le bus qui évacue les rescapés de l'attaque du Bataclan le 13 novembre 2015, il y a un homme, qui, comme un matin tranquille, boit son café, pour dire que la vie continue, pour faire la nique à la mort, et pour au final rester debout devant l'inadmissible et l'insoutenable.
Dans le bus qui évacue les rescapés de l'attaque du Bataclan le 13 novembre 2015, il y a des vies, il y a des survivants, il y a l'espoir de ne pas dériver, garder le cap, rester fidèle à ses convictions, rester maître de ses idéaux. Il y a la certitude de croire en l'homme et en son humanité, le désir de ne pas faire d'amalgame.
La Seringue.