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La Seringue Atomique !
23 juillet 2016

Panser Autrement !

Heureux les Hommes de Bonne Volonté !

Au milieu des soignants, au chevet des malades, dans les maisons de retraites, les Ehpads, les maternités, les centres de cancérologie, les services de pédiatrie... il y a une multitude de personnes qui ne font pas partie du personnel soignant, mais qui, mobilisées auprès des patients, leur apportent des bouffées d'oxygène.

Ces hommes et ces femmes distribuent à l'envi, du rire, de la joie, du réconfort, du soutien ou de l'aide. Ils partagent des expériences ou offrent aux patients un réel bien-être qui va, parfois, bien au-delà de tous les traitements médicamenteux.

Ces personnes engagées à titre personnel, par vocation religieuse ou sous couvert d'associations ont traversé toutes les époques. Elles furent et sont encore d'un grand secours auprès des patients et de leurs familles. Les équipes soignantes reconnaissent leur utilité et mesurent leur importance dans leur pratique quotidienne.

Parmi eux, certains jouent avec le feu et calment les brûlures, c'est le cas des barreurs ou coupeurs de feu. D'autres font les clowns, se prennent pour des super héros et s'invitent dans les hôpitaux pour mettre des pluies d'étincelles dans les yeux des enfants malades.  D'autres encore, ont oeuvré pour que des hommes retrouvent leur dignité. Ils sont prothésistes, socio-esthéticiennes, tatoueurs, thanatopracteurs ou sculpteurs et font partie intégrante des prises en charge de qualité.

Quelques portraits ...

Une Américaine à Paris !

Anna Coleman Ladd's Studio for Portrait Masks in Paris

A la fin de la guerre 14-18, la France dénombrait entre 10 000 et 15 000 grands blessés de la face. La chirurgie maxillo-faciale n'en était, à cette époque, qu'à ses balbutiements. Les gueules cassées étaient souvent racommodées avec les moyens du bord. Ils étaient non seulement, rejetés par la société mais aussi par leurs familles et leurs proches.

Anna Coleman Watts Ladd (1878-1939), sculptrice américaine née en 1878 à Manchester dans le Massachussetts ouvre à Paris en 1917, le Studio "Portrait-Mask" sous l'égide de la Croix-rouge Americaine. Cette enseigne un peu particulière s'emploie à redonner une dignité aux gueules cassées. La technique de Madame Coleman consistait à mouler une empreinte des visages défigurés. Ensuite, le sculpteur utilisait des photos prises avant le drame et reconstituait avec du plâtre les traits des visages à l'identique. Les moulage terminés étaient envoyés à la maison Christofle pour la fabrication des prothèses par galvanoplastie. Elles étaient ensuite recouvertes d'une peinture émail inaltérable et lavable imitant la couleur de la peau, barbes et moustaches étaient cousues sur la prothèse si nécessaire. Madame Coleman et ses assistants produisirent plus de 220 prothèses entre 1918 et 1919. Elle reçut à ce titre la Légion d'Honneur, Croix de Chevalier et l'Ordre de Saint-Sava serbe.

Des Rires à l'Hôpital !

Dans le numéro de septembre 1908, Le Petit Journal publie un article à propos d'une tournée de clowns philanthropes dans les hôpitaux de Londres. Mais ce n'est qu'en 1986 que commence réellement l'aventure des clowns à l'hôpital. Les clowns doctors,  comme on les appelle aux États-Unis, ont fait leur apparition cette année-là à New York et se sont propagés en Australie, au Canada, en Europe et un peu partout dans le monde.

L'humour, la fantaisie, les blagues, la magie permettent aux enfants d'aborder les traitements avec moins de stress. Le rire a des effets bénéfiques reconnus. Il réduit le sentiment de douleur par la libération d'endorphines et stimule les défenses immunitaires.

En France, l'association loi 1901, "Le rire médecin" offre depuis 25 ans des visites de duos de clowns professionnels aux enfants hospitalisés (http://www.leriremedecin.org/).

"Rêves de clown" est une association bretonne qui fait intervenir des docteurs-clowns, clowns professionnels, formés aux soins au sein des hôpitaux de la région (benevolat@revesdeclown.org).

Un décret paru au Journal officiel offre aujourd'hui un statut professionnel à ceux qui adoucissent, réconfortent et améliorent le quotidien des enfants hospitalisés.

Le clown qui se rend à l'hôpital n'est pas un clown ordinaire. Il doit être formé à la relation avec ces enfants pas tout à fait comme les autres. Il existe d'ailleurs une formation certifiante  pour devenir docteur-clown qui se prépare sur plusieurs mois (http://clown-hopital.com/apprenez-lart-de-gai-rire/).

 

 

 

Des Magiciens chez Thanatos !

Le thanatopracteur, c'est ce magicien qui vous fera dire, lors des veillées funèbres, ô combien, votre tante Édmée était belle dans son linceul, ô combien, elle paraissait calme et reposée. C'est ce professionnel qui vous permettra de penser que le voyage vers la vie éternelle semble doux et tranquillle.

La thanatopraxie ou  soins de conservation consiste à maintenir toute l'humidité du corps, en injectant des produits dans le sang, ce qui permet de conserver les traits du défunt d'une à trois semaines en évitant la putréfaction. Le cadavre se déshydratera, se desséchera et deviendra poussière... sans pourrir.

Le thanatopracteur donne aux familles les moyens de commencer le travail de deuil. Dans ses mains expertes, le défunt devient celui dont on se souvient dans ses meilleurs jours. il est apaisé et semble ne pas avoir souffert du passage entre vie et trépas. Aucun stigmate, aucun rictus...Il dort, tranquille, les parfums ne font pas frissonner sa narine, il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine... (merci Arthur Rimbaud !).

Jacques Marette est le père de l'embaumage en France. En 1963, il traitera les corps de Jean Cocteau et d'Édith Piaf le même jour. Ce fâcheux concours de circonstances lui ouvrira les portes de la gloire. En 1968, il créé la première école de thanatopraxie française. En 1976, le terme "thanatopracteur" remplace officiellement celui d'embaumeur.

Il existe aujourd'hui un diplôme national de thanatopracteur, reconnu par le ministère de la Santé,. Le diplôme technique universitaire (DTU) de thanatopraxie est préparé par l'université de Lyon et le diplôme universitaire (DU) thanatopraxie par l'université d'Angers. Des écoles privées délivrent également ce type de diplôme. Les universités exigent le baccalauréat.

La Seringue.

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k716817s/f1.image.r=le%20petit%20journal%201908

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k716817s/f2.item.r=le%20petit%20journal%201908.zoom

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La Seringue Atomique !
  • L'infirmier libéral dans tous ses états ! Une profession examinée à la loupe avec de bonnes doses d'humour, de dérision ou d'émotions mais également quelques coups de gueule et de nombreux coups de pied dans la fourmilière...Bonne lecture à vous !
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