Une Cerise sur un Gâteau !
Nous avons une ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes formidable. En effet, Marisol Touraine, dans sa grande mansuétude vient d'accorder dans le cadre du Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie la petite somme rondelette de 190 millions d'euros.
Le Plan en question tourne autour de grands thèmes tels que l'information et les droits des patients, la formation, la prise en charge et ses inégalités. Ses quatre grands axes sont :
► Informer le patient sur ses droits et le placer au cœur des décisions qui le concernent
Voici une noble idée au demeurant qui pourrait en réjouir plus d'un. Le soufflé retombe toutefois très vite puisqu'il est simplement question dans ce plan de créer un centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie qui n'est autre que la fusion des deux organes déjà en place, à savoir le Centre national de ressources en soins palliatifs et l'Observatoire national de la fin de vie. Il s'agit d'une restructuration de l'existant basé sur la communication et les statistiques qui nous fait miroiter une hypothétique nouveauté ou l'art de faire du neuf avec du vieux et encore des administratifs et des administratifs...
► Développer les prises en charge au domicile
Notre ministre prévoit la création d'un lit de soins palliatifs pour 100 000 habitants d'ici à 2018. La madeleine qu'elle nous tend paraît appétissante. Cependant, si ces chiffres sont ramenés à la totalité de la population française soit un peu plus de 66 millions d'habitants en 2013, un nombre de 660 lits paraît bien ridicule par rapport au nombre de personnes concernées par ce mode de prise en charge.
A titre d'exemple, en 2012, le nombre de décès par cancer était estimé à 148 000 personnes. Chacun sait que les services de cancérologie abondent de patients en phase terminale qui relèvent des soins palliatifs.
Ce mode de prise en charge ne concernent d'ailleurs pas seulement les services de cancérologie mais elles s'adressent aussi à tous les patients atteints de maladies graves, évolutives, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ainsi qu'aux sujets âgés souffrant de pathologies multiples.
► Accroître les compétences des professionnels et des acteurs concernés
Madame la Ministre souhaite structurer la formation aux soins palliatifs en créant une filière universitaire dédiée aux soins palliatifs et à l'accompagnement en fin de vie. Nous sommes heureux de l'apprendre, surtout celles et ceux qui sont déjà titulaires de diplômes universitaires en soins palliatifs qui, semble-t-il ne doivent pas être assez "structurés" ! D'ailleurs, les infirmiers libéraux ne font-ils pas des soins palliatifs toute l'année depuis toujours ?
► Réduire les inégalités d’accès aux soins palliatifs
Six nouvelles unités de soins palliatifs seront créées dès 2016 dans les territoires qui en sont dépourvus. La France comptait 122 unités de soins palliatifs et 418 équipes mobiles de soins palliatifs , pour un total de plus de 5 000 lits d’hospitalisation, selon les chiffres 2013 du Bilan du programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012.
On estime en France, que 20 % des patients dont l’état le requiert bénéficient des soins dispensés en fin de vie pour « soulager la douleur, apaiser la souffrance psychique, sauvegarder la dignité », comme le dit la loi n° 99-477 du 09 juin 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs.
La Seringue.
http://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers
http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=bilan-demo&page=donnees-detaillees/bilan-demo/pop_age2b.htm
http://www.hopital.fr/hopital/Vos-dossiers-sante/Fin-de-vie-Soins-palliatifs/Les-soins-palliatifs
http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/1999/99-23/a0231524.htm